jeudi 30 juin 2011

~ L'euro, les politiques, la rue ~

La Grèce n’en peut plus de vivre le roman noir de l’euro. Avec légèreté sans doute, elle a cru aux promesses de la monnaie unique. L’euro devait apporter la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix, etc. Pour bénéficier de cette croissance qui devait irriguer la zone euro, la Grèce s’est endettée. Elle n’est pas la seule. Tous les pays de la zone euro dépassent le seuil d’endettement de 60%du PNB qui avait été fixé par le traité de Maastricht : France 88%, Portugal 91%, Irlande 114% et même la vertueuse Allemagne 80%. La Grèce bat les records avec 152%.

Pourtant il serait injuste d’accuser la Grèce de toutes les turpitudes. Si elle a emprunté, c’est qu’elle a trouvé des prêteurs, et l’euro,et le discours officiel sur l’euro furent des causes permissive de l’endettement que l’on reproche aujourd’hui. Dans l’intense matraquage publicitaire qui marqua le passage à la monnaie unique, jamais il ne fut dit par les tenants de l’euro que cette monnaie unique pouvait aussi engendrer des crises et que l’euro par sa rigidité compliquerait la situation des pays qui se trouveraient en difficulté.

Aujourd’hui la monnaie unique craque. Les Grecs sont épuisés par les mesures d’austérité : hausse des impôts, suppression de 25% des emplois publics, chômage galopant, réduction des salaires et des rémunérations. Mais toutes ces mesures draconiennes n’ont guère d’effet. Les plans de rigueur entretiennent la crise sans permettre d’en sortir. Quant à l’Allemagne qui tire avec l’euro des excédents substantiels, elle est excédée d’être le principal banquier des pays en difficulté.

Si la zone euro n’existait pas, il est peu probable aujourd’hui – à la lumière de l’expérience – que les gouvernements européens prendraient la responsabilité de la faire. La lâcheté politique de nos gouvernements interdit aujourd’hui de revenir sur une construction insensée mais de valeur emblématique. Finalement, l’avenir de l’euro ne se joue plus chez les politiques mais dans la rue.

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