vendredi 18 décembre 2009

~ Jeanne d'Arc à Chatellerault ~

La Société des Sciences de Châtellerault* m'a convié par l'intermédiaire de Mme Marie-Thérèse Poitrinal, la dynamique présidente de sa section histoire, à venir,
le 9 novembre, faire une conférence sur Jeanne d'Arc.

Châtellerault constitue une étape modeste dans l'épopée Johannique. Le roi Charles VII et la Pucelle y passèrent en mars 1429 pour se rendre à Poitiers où une assemblée de docteurs de l'Eglise devait rendre jugement quant à la réalité de la mission divine que revendiquait Jeanne , délivrer Orléans et chasser les Anglais du royaume de France. Ils s'arrêtèrent de nouveau à Châtellerault sur le chemin du retour. Que sait-on de ces deux passages? Rien. Que se dirent-ils en ces lieux? Nous n'en savons rien. Finalement tous ces éléments qui attisent la curiosité des historiens n'ont aucune importance. L'attention populaire est ailleurs. En 1929, une stèle fut érigée pour célébrer le cinq centième anniversaire de ce passage et elle est posée à l'endroit où la Pucelle qui évidemment voyageait à cheval, est censée avoir mis pied à terre en arrivant dans la ville.

Magnifique Histoire! Qu'importe le roi, sa suite imposante, les chevaliers et les docteurs. Qu'importe les dates d'un calendrier dérisoire. La mémoire du temps retient qu'Elle a mis son pied à un endroit précis, même si rien ne prouve que cet endroit soit finalement le bon. J'avoue que je suis admiratif de la ferveur de la dulie populaire. Quels sont les personnages de notre histoire auxquels on érige des stèles à l'endroit où ils ont posé le pied?

La salle du Verger est pleine. L'auditoire suit la conférence avec attention. Les questions qui la prolongent sont multiples. Malgré l'ancienneté des événements, le décalage des époques, Jeanne conserve toujours un potentiel d'intérêt, une charge affective qui restent considérables. L'irrationnel qui avec elle fit une entrée fracassante dans l'histoire de France constitue un perpétuel sujet d'étonnement. Son parcours fut trop grand pour une vie trop brève. Le sommet de la gloire et un supplice effroyable alors qu'elle n'avait même pas atteint ses vingt ans. La conjugaison de ces éléments et de bien d'autres encore tisse la geste Johannique que l'on répète sans se lasser à la manière des grands chants de l'Antiquité.

La soirée qui se prolonge dans la douce nuit de l'automne finissant permet de chaleureuses rencontres, anciens de Saint-Cyr, lecteurs de l'Indépendance, voisins de Paul-Marie Coûteaux qui réside à Mirebeau, bien proche de Châtellerault. On parle de tout et surtout de la France.

* La société est présidée par M. Michel Gondat.

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