mercredi 4 mai 2011

~ L'euro, combien de temps? ~

Le problème aujourd’hui n’est plus de savoir s’il faut ou non sortir de l’euro. La vraie question est : combien de temps l’euro peut-il encore durer. ? Florin Aftalion, professeur émérite à l’Essec et dont la qualité des travaux est reconnue estime que cette fin est non seulement possible mais inéluctable(1).L’ensemble du système financier européen est obéré par une montagne de dettes. Ne seraient les aides accordées au sein de l’Union Européenne avec parfois le concours du FMI, certains Etats seraient tout simplement en situation de cessation de paiement. Mais les aides qui ne sont pas gratuites ne règlent pas les problèmes de fond mais au contraire les accentuent dans la mesure où elles accroissent les dettes d’Etats déjà en situation critique. Les coûts d’emprunt du Portugal se sont élevés à quelque 10%. Pour la Grèce c’est pire. Le taux de rendement à deux ans des obligations de ce pays a dépassé à la fin du mois d’avril le chiffre insensé de 25%.

Les aides au sein de la zone euro ont fragilisé l’ensemble du dispositif. Elles constituent un palliatif pour les pays aidés dans le même temps qu’elles rendent plus vulnérable les pays qui prêtent. La France est engagée si nécessaire à prêter à la Grèce 18,8 milliard d’euros. Faute d’avoir cette disponibilité, elle devra elle-même emprunter la somme sur le marché international. La situation financière des pays de la zone euro porte en germe une situation de faillite enchaînée où l’effondrement de l’un entraîne par vagues successives la chute des autres. Si on veut regarder la réalité en face, la zone euro repose pratiquement sur la seule Allemagne qui porte l’ensemble du système européen à bout de bras.

L’Allemagne paiera disait-on naguère dans l’entre-deux-guerres. Combien de temps l’Allemagne paiera-t-elle encore ? Et combien de temps, les autres pays européens qui ont accepté un système monétaire qui finalement n’est adapté qu’à la seule Allemagne toléreront-ils de vivre au rythme des diktats allemands ? Une chose est certaine, plus l’euro durera et plus les européens s’appauvriront au regard du reste du monde. La monnaie unique qui procède des illusions politiques et non des exigences économiques constitue une lourde erreur. Rien n’est pire que de persister dans l’erreur.

(1) Le Figaro 28 avril 2010.

2 commentaires:

  1. part 1

    Merci pour votre évocation de Jeanne d’Arc, elle est présente en ces temps dans le coeur de beaucoup de français car elle symbolise l’espoir absolu. Elle était d’ailleurs «présente» à Reims pour le 800ième anniversaire de la cathédrale, discrètement dans l’ombre d’une cheftaine scout portant fièrement l’étendard du Baussant...


    Je suis votre perspective sur l’Euro, le référendum obtenu par la Grèce, qui a suivi l’exemple de l’Islande l’augure. La contagion via des gens raisonnables et courageux, par le bas souvent pourra construire une vraie Europe de la Souveraineté et du respect des peuples....de Lisbonne à Vlodivastock. Elle sera le contraire de cette Europe des marchés et du fric que nos faiblesses et nos divisions ont laissé se mettre en place au sein d’institutions corrompues (aux ordres de la Trilatérale ou d’autre organe de la gouvernance mondiale).
    C’est parce que je partage, vos valeurs de foi et de patrie mais aussi le même espoir que les peuples européens sont capables maintenant de RESISTER, que je me permets de vous alerter. Vous alerter sur Florin Aftalion que vous nous présentez comme un économiste éclairé sur les perspectives de la fin de l’Euro.... alors qu’il ne fait que de tenter de se raccrocher aux branches du temps présents. Lui qui dans ses écrits n’a eu de cesse de défendre de façon la plus acharnée possible le libéralisme, l’ouverture, le monétarisme, les déréglementations financières et son lot de désintermédiations...afin que vive librement les marchés sans entraves et que l’argent circule (et se dirige dans les bons endroits)....Il louait la flottaison du dollars qui a permis aux US de faire financer tous ses besoins d’hégémonie par les autres pays...et combien de guerres! Il louait aussi la spéculation, un mécanisme stabilisant expliquait-il à ses élèves, futurs traders ou banquiers pour décaper les dernières mauvaises consciences des esprits amenés à la turpitudes de la finance débridée...pour la bonne cause du «faire du fric».
    Toute sa vie il a oeuvré dans ce sens..... il ne pourra le démentir...le lui pardonner certes, mais pas l’oubli et encore moins le déni, tel est notre foi.

    (à suivre )

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  2. (suite de part 1)

    Cette expérience je l’ai vécue en direct, élève de l’ESSEC au moment où se déclencha la première secousse de crise des marchés financiers dérégulés en Europe en 1987, F. Aftalion, professeur de Finance en titre, n’en faisait pas cas...le dogme de l’équilibre trônait dans son esprit sans faillir et les crises n’avaient pas lieu d’être dans son modèle...le déni de réalité commençait.....vite écoeurée de ce machiavelisme en action dont je présentais les dégâts sur les capacité de financement de notre pays et ses perspectives de futur, je quittais la formation pour m’engager dans la recherche... Un devoir, un appel?...le sujet s’imposait : l’instabilité financière de cette architecture qui affinait toujours plus ses instruments de frappe (innovations en tout genre et horizon subprime!). 20 années dans l’ombre mais à pouvoir se regarder dans la glace et tenant l’espoir du réveil au coeur (avec l’aide de l’expérience russe du redressement de 1998). L’ambition, ne jamais céder à la vanité et à l’avidité comme ses économistes filmées dans «Inside Job» par le réalisateur Charles Ferguson. Ils sont les doubles US de Florin Aftalion ou de Michel Camdessus, la «bien-pensance» mis en oeuvre et instrumentalisée de façon diabolique.
    C’est ce même diable qui vous a fait croire aussi à la bonne volonté de votre homme, Florin Aftalion, le politiquement correct d’une droite bien pensante... et pour son malheur parfois bien molle ...vous le savez autant que moi, bien molle d’avoir laisser faire tout ça sans regarder. La tache présente : faire ouvrir les yeux, pour notre honneur, nous le devons à nos enfants et pour le futur de notre pays.

    Je me devais de témoigner pour vous amener à mieux discerner les anges de l’espoir, des spectres du désespoir....au moins sur cet exemple.

    C’est certainement la tâche la plus difficile et la plus cruciale qui vous attend à vous aux côtés de Paul-Marie Coûteaux, à l’heure où votre mouvement doit, je l’espère, participer à guider l’élan qui se dessine enfin : plus qu’un idéal, suivre l’histoire de la France : tout un destin.
    Tous mes voeux d’encouragement sincère

    Hélène Clément

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