mercredi 7 septembre 2011

~ L’EURO - L’IMPASSE ~

La crise économique et financière qui secoue le monde constitue un grave sujet de préoccupation. En effet « la crise » est le produit de plusieurs dérèglements qui conjuguent et amplifient leurs effets dévastateurs sur toutes les grandes économies du monde. Sans entrer dans tous les détails d’une mécanique complexe et diabolique, il convient de noter les points suivants :

* La légèreté de l’administration américaine au regard des financements internationaux. Forts de la domination du dollar dans le commerce international (aujourd’hui encore 60% des échanges internationaux sont libellés en dollars) les États-Unis se sont installés dans des déficits permanents qui ont engendré une gigantesque bulle financière internationale avec un risque permanent d’explosion. Deux événements ont souligné la gravité de la situation : la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, et la dégradation de la note des Etats-Unis, le 5 août 2011, par l’agence Standard and Poors qui met en lumière les zones de fragilité de la puissance américaine.

* En Europe. La situation n’est pas meilleure. Naguère les eurocrates nous rabâchaient que l’euro permettrait de faire pièce au dollar. Constatons aujourd’hui que l’euro se comporte aussi mal que dollar. L’euro repose sur une somme accumulée de mensonges ; il ne peut amener que des déceptions.

Plusieurs plans de sauvegarde ont tenté de sauver des économies européennes au bord de la faillite. Sans résultat. Ces plans de sauvetage apportent au mieux un répit mais n’apportent pas vraiment de solution. Pour une raison simple. Avec l’euro, il n’y a pas de solution. Obliger la Grèce et le Portugal à utiliser la même monnaie que l’Allemagne était une ânerie ; l’ânerie demeure.

Les eurocrates ont bien conscience que les difficultés sont devenues insolubles. Mais pour des raisons politiques, il faut prolonger le système, au moins jusqu’à l’élection présidentielle française, au printemps 2012. Alors on invente de nouvelles machines infernales, le fédéralisme monétaire européen, la mutualisation des dettes au niveau de l’Union européenne. En clair, puisque des pays européens sont dans l’incapacité de payer leurs dettes, que d’autres les prennent en charge. Quels autres ? Ce n’est certainement pas la France qui est fort endettée elle-même. Alors c’est évidemment l’Allemagne qui est pratiquement le seul pays de la zone euro à accumuler des excédents. Certains reprennent la vieille antienne l’Allemagne paiera. Il y a toutefois un hic. C’est que les Allemands ne veulent plus payer. Ils l’ont signifié avec force, le 4 septembre, où le parti de Mme Merkel a reçu une cinglante défaite en Poméranie, le fief de la Chancelière. L’Allemagne n’est pas seule dans cette affaire. La Finlande notamment exprime le même refus. La vérité c’est que le système est dans l’impasse. Face à cette situation les marchés financiers s’effondrent.

Il faut se débarrasser aujourd’hui des fausses solutions que l’on prolonge indéfiniment, qui ne règlent rien mais amplifient les crises. L’Union Européenne ne protège pas les citoyens mais favorise la montée en puissance de la pauvreté. Le plan de rigueur lancé par le gouvernement ne rétablira pas notre économie mais n’apportera rien d’autres qu’une augmentation des impôts, en laissant perpétuer des dépenses inutiles et des gaspillages insensés.

Une grande crise ne peut se résoudre que par de grandes remises en cause. Il ne faut pas se payer de mots ou de projets chimériques. Un monde s’écroule, celui du système monétaire international et de l’Union Européenne qui avec vanité se prenait pour le grand phare d’une nouvelle civilisation. Il faut revenir aux réalités, c'est-à-dire sortir de l’impasse de l’euro en rétablissant la responsabilité des Etats pour trouves des solutions adaptées à chaque pays. Que les hommes politiques assument désormais leur responsabilité ; c’est pour l’heure ce qui manque le plus à la France.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire